Le gouvernement Legault vient de déposer un projet de loi sur les cotisations syndicales qui, à première vue, prétend viser la transparence. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, c’est tout le contraire. Ce projet n’a rien d’un effort sincère pour améliorer la reddition de comptes. C’est une attaque politique, calculée, qui cherche à affaiblir le pouvoir des syndicats et, par ricochet, celui des travailleuses et travailleurs du Québec.

Depuis toujours, les syndicats rendent des comptes à leurs membres. Nos finances sont vérifiées, nos assemblées sont publiques et nos décisions sont prises démocratiquement. Alors pourquoi vouloir imposer des règles plus sévères que celles appliquées aux partis politiques, aux grandes entreprises ou même au gouvernement lui-même? La réponse est simple, parce que nous dérangeons. Parce que nous osons défendre les travailleuses et travailleurs, même lorsque cela ne fait pas plaisir au pouvoir.
Le gouvernement de la CAQ veut faire croire qu’il agit au nom de la transparence. En réalité, il cherche à réduire au silence un mouvement qui, depuis des années, se bat pour de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail et plus de justice sociale. Il oublie que les syndicats ont contribué à bâtir la classe moyenne québécoise. Aujourd’hui encore, les personnes syndiquées gagnent en moyenne 16 % de plus que les autres, et elles ont davantage accès à des régimes de retraite et à des assurances collectives. Ce n’est pas un hasard, c’est le fruit de décennies de luttes et de solidarité.
Au lieu d’affaiblir les syndicats, le gouvernement devrait travailler avec nos organisations. En ces temps de crise économique, de pénurie de main-d’œuvre et d’incertitude, le Québec a besoin de stabilité, de dialogue social et de respect pour celles et ceux qui font tourner l’économie. Nous ne demandons pas de traitement de faveur. Nous demandons simplement que le gouvernement cesse de jouer à la politique sur le dos des travailleurs et travailleuses.
Le projet de loi de la CAQ ne vise pas la transparence mais bien la vengeance, et c’est tout le Québec qui en paiera le prix.
Jean-François Pelletier
Président, Section locale 1999 du Syndicat des Teamsters






